gillian ♦ second heartbeat.

« mademoiselle gillian ainsworth, voulez-vous m'épouser ? », me demanda mon petit ami d'une fine voix que je ne lui connaissais pas, lui qui d'habitude possédait un ton grave, typiquement masculin. j'affichais un maigre sourire, avant de baisser la tête et verser quelques larmes. elles n'étaient pas dû à la joie mais, à une pure tristesse, une souffrance que je ne lui cachais pas plus longtemps. « je ne peux pas, maxime. certes contre mon gré mais, je n'en ai pas la force. je préfère que l'on reste un couple, point barre. tu sais combien ma mère a souffert de son divorce, je ne veux pas vivre la même chose, même si je t'aime et que, tu m'aimes. » il s'assit à mes côtés, me serra dans ses bras, qui se musclaient de jour en jour. il comprenait ce que je ressentais mais, il eut ce besoin d'ajouter péniblement : « qui te dit que l'on reproduira cette erreur ? » alors, devant cette question, je reniflais, je soufflais puis, je finis par lâcher : « rien mais, je préfère attendre. » cette réponse ne lui convint pas. je n'étais pourtant pas en mesure de lui en fournir une autre. il tourna les talons et, dans l'encadrement de la porte, me proposa un marché : si durant cette émission je restais obsédée par l'amour que je lui portais alors, nous nous marierons à ma sortie du jeu. mais, si nous venions à être séparés par un quelconque inconnu qui aurait fait battre mon coeur, s'en suivraient d'abominables disputes avant de totalement s'ignorer et faire une croix l'un sur l'autre. cette dernière phrase me glaçait les os. comment osait-il ? ma tête tourna de deux côtés. je déclinais son marché. « tu tournes toujours la faute vers moi, maxime. tu t'es imaginé un seul instant que tu pourrais aller te réconforter de mon absence chez quelqu'un d'autre ? », affirmai-je en prenant maintes précautions, soit en allant me caler contre lui, ne le laissant pas partir. le silence qui régna me pesa. je ne voulais pas l'interrompre car, d'un autre côté, il me faisait du bien. ce fut lui qui le brisa sèchement : « je savais que tu ne me faisais pas confiance. » c'en était trop. la douleur était telle que je me sentais obligée de continuer, de me faire pardonner par tous les moyens que ce soit. je vivais à ses crochets, le perdre m'entraînerait dans la pire depression. « ce n'est pas une question de confiance, max. tu sais tout autant que moi que les relations à distance, coupées par un certain laps de temps ne tiennent jamais. je ne veux pas de ça entre nous. je nous protège. je t'aime, max. plus que tu ne te l'imagines. tu représentes ma vie, la raison pour laquelle je me lève chaque matin. j'aime quand tu es auprès de moi mais, comprends-moi. » je le priais presque, il ne bougeait pas. il me caressait par moment les bras, seule tendresse que cet instant m'offrait. je cherchais ses lèvres, en vain. je me lovais contre son cou, son torse. je sentais ses battements de coeur, son pouls s'accélérer, puis ralentir pour finir par un rythme normal. « je n'ai jamais aimé autant que je peux t'aimer, gillian. » il me donna le meilleur baiser. j'étais transportée sur la vague de l'amour, dans les nuages, au ciel, au paradis. je prolongeais autant que je le pouvais, nous allions nous rouler sur le lit. il était l'homme de ma vie. mes actes à l'intérieur de la maison n'y changerait rien, il restera à jamais mon doux lapin.